Pour faire baisser
les prix, le projet de loi Macron prévoit de plafonner les tarifs des notaires
correspondant aux actes de la vie courante.
Les tarifs des notaires devraient bientôt baisser. Le « projet
de loi Macron », présenté prochainement au Conseil d'Etat, prévoit
d'encadrer les tarifs pratiqués sur les actes de la vie courante, comme les
successions, les contrats de mariage ou encore les transactions immobilières.
Alors que ces prix sont à ces jours fixes et identiques pour toutes les études
de notaires, le texte prévoit qu'ils puissent varier d'un professionnel à
l'autre, à l'intérieur d'une certaine fourchette. D'après le texte, les
notaires perçoivent en effet «des tarifs fixés par arrêté qui constituent, en
dessous d'un seuil, des maxima». Des seuils minimaux pourraient également être
établis dans certains cas.
L'Autorité de la concurrence, saisie en juin par Arnaud
Montebourg pour rendre un avis sur les professions réglementées, s'est
prononcée pour une telle réforme. L'objectif du gouvernement est de permettre
aux notaires de pratiquer des remises sur les tarifs qu'ils pratiquent, et de
faire ainsi baisser les prix. En introduisant de la concurrence, il espère
rapprocher davantage les tarifs pratiqués du coût de revient des actes. À ce
jour, les notaires perçoivent par exemple 117 euros hors taxe pour réaliser une
donation entre époux ou encore 195 euros pour la signature d'un Pacs. Les tarifs
pratiqués sur les ventes immobilières sont de leur côté proportionnels à la
valeur du bien, et varient entre 0,825% et 4% selon qu'elle est plus ou moins
élevée. À ne pas confondre avec ce que l'on appelle communément les «frais de
notaire», et qui englobent, en sus de ces émoluments, les taxes perçues par
l'Etat pour représenter plus de 7% de la valeur du bien acheté.
Pour les ventes immobilières, le gouvernement introduira
cependant un seuil, au-delà duquel le montant des émoluments restera proportionnel.
Ce sera le cas lorsqu'une vente immobilière dépassera un certain prix, que le
gouvernement fixera par décret. L'objectif est de permettre aux notaires de
continuer à faire de la péréquation, c'est-à-dire à financer certains actes peu
rémunérateurs par des actes qui le sont davantage. Le conseil supérieur du
notariat tenait beaucoup à cette mesure, qu'il considère comme un gage de
«redistribution sociale». Le gouvernement compte par ailleurs faciliter
l'installation de nouveaux notaires en leur permettant de créer librement leur
propre étude. Un autre facteur d'introduction de la concurrence, qui devrait
également contribuer à tirer les prix à la baisse.